Je suis agnostique et je ne crois ni à la fatalité ni à un divin qui se préoccuperait de notre sort. Je sais par contre que la nature même de la vie est d’équilibrer tout chose dans l’univers. Je crois aussi à la synchronicité, que jamais rien n’arrive par hasard.

La première fois que j’en ai pris vraiment conscience, j’étais à mon bureau, heureuse, une très belle journée avec plusieurs annonces très positives. Et puis, un peu avant la relâche, une collègue en larmes qui m’annonce le cancer de sa maman.

La vie est comme un jeu à somme nulle. Il y a toujours un prix à payer.

Notre confinement est une occasion unique pour nous faire prendre un peu de recul, nous faire réfléchir au sens de la vie justement.

Prendre conscience de la dette que nous avons accumulée au détriment de notre environnement, au détriment de notre santé, au détriment de notre bonheur, pour de l’argent et du profit.

« Les crises, les bouleversements et la maladie ne surgissent pas par hasard. Ils nous servent d’indicateurs pour rectifier une trajectoire, explorer de nouvelles orientations, expérimenter un autre chemin de vie »

— Carl Gustav Jung.

Un mode de vie fondé sur une consommation effrénée. La planète est épuisée.
Un virus met l’économie mondiale à l’arrêt, la frénésie disparait.
Alors que nous sommes tous confinés, nous avons perdu la vraie valeur du temps.

L’impact du réchauffement climatique se fait sentir. La planète est en feu.
Un virus met l’économie mondiale à l’arrêt, la pollution disparait.
Alors que la qualité de l’air s’améliore, nous portons dorénavant un masque pour respirer.

Nos politiques discriminatoires ont rejeté des migrants à la mer. La planète pleure.
Un virus attaque sans distinction de nationalité, la frontière disparait.
Stigmatisés pour amener le mal, nous découvrons la servitude d’être bloqué loin de chez nous.

Des réseaux sociaux qui ont bousculé les relations sociales. La planète est déconnectée.
Un virus nous enlève le contact physique, l’illusion de proximité disparait.
Alors que nous sommes en demande, les gestes d’amour et d’affection nous sont interdits.

Des moeurs modernes qui ont explosé la cellule familiale. La planète est mal élevée.
Un virus ferme toutes les écoles, l’éducation déléguée disparait.
Alors que nous ne savons plus gérer notre marmaille, nous redécouvrons le bonheur de la tribu.

Alors que nous cherchons déjà un coupable à tout ce qui nous arrive, le virus nous rappelle que nous sommes tous responsables de la situation actuelle.

Nous devrions plutôt nous interroger sur nos propres choix, nos propres comportements. Et prendre conscience que notre propre sort dépend un peu de nous, mais beaucoup des autres.

Alors que le penser à soi est devenu notre seule gouverne, le virus nous rappelle que depuis la nuit des temps l’être humain a toujours eu le choix entre l’égoïsme et l’altruisme, entre l’individualisme et la solidarité.

Le virus nous rappelle que la seule façon de s’en sortir vivant, c’est la coopération au sein d’une communauté. Être la partie de cette chose magnifique dont il faut prendre soin et qui en retour prend soin de nous.

Avec amour,

— Julie